
Longtemps, le « confort d’hiver » a prévalu. Mais, avec le réchauffement climatique, le confort thermique d’été devient de plus en plus important. Install’fenêtre vous explique tout sur ce concept.
Les vagues de chaleur répétitives que connaît la France bouleversent notre conception du logement. Loin d’être accessoires, les problématiques liées au confort d’été s’invitent désormais au cœur des chantiers de rénovation. Alors que le confort hivernal a historiquement retenu toute l’attention, l’été impose aujourd’hui de nouveaux standards de bien-être thermique, avec des impacts sur le quotidien des habitants comme sur les politiques publiques.
Qu’est-ce que le confort d’été ?
Définition du confort d’été
Longtemps, l’enjeu était l’étanchéité thermique hivernale : autrement dit, éviter les déperditions de chaleur. Mais le réchauffement climatique renverse les perspectives en été : ces mêmes « passoires thermiques », classées F ou G au DPE, deviennent de véritables fournaises intérieures (ou « bouilloires thermiques »). Un constat renforcé par les 4,8 millions de logements énergivores recensés en France début 2023.
Comment calculer le confort d’été avec la RE2020 ?
Selon la Réglementation Environnementale RE 2020 (reprise dans ce PDF, page 54), il se mesure en DH pour degrés-heures d’inconfort (°C·h), calculés lorsque la température dépasse 26 °C la nuit, ou entre 26 °C et 28 °C en journée (classiquement de 7h à 22h).
Remplaçant la Tic (Température intérieure conventionnelle de la RT2012), le DH évalue l’inconfort perçu par les occupants. Il exprime la durée et l’intensité des périodes d’inconfort dans le bâtiment. Il représente le niveau d’inconfort perçu par les occupants. Plus concrètement cet indicateur s’apparente à un compteur qui cumule, sur l’année, chaque degré inconfortable de chaque heure.

Les seuils de température d’inconfort en été dans un bâtiment
Au-delà des seuils mentionnés (la nuit, le seuil de température de 26 °C ; le jour, il est entre 26° et 28 °C), chaque degré du bâtiment est considéré comme inconfortable pour l’occupant. Le jour, ce seuil est constant mais il n’est pas forcément identique à celui de la journée précédente. Il varie d’une journée à l’autre pour prendre en compte la capacité du corps humain de s’adapter aux températures élevées après une succession de journées chaudes, dans la limite de + 2°C par rapport au seuil consensuel de 26 °C. L’indicateur DH prend donc en compte les conditions climatiques des journées passées, permettant de proposer un niveau de confort relatif et donc plus proche de ce qui est effectivement ressenti par les habitants.
À noter que le calcul des DH tient compte de l’occupation des locaux. Les heures inconfortables pendant l’inoccupation ne sont pas comptabilisées dans le DH.
Comment garder son logement frais en été ?
Que faire à court terme, c’est-à-dire sans mener de travaux immédiatement ? L’urgence impose parfois des solutions rapides, notamment pour les locataires ou propriétaires au budget limité. Voici quelques mesures et solutions efficaces dès la première canicule.

Climatiseurs et ventilateurs
L’installation d’un ventilateur, qu’il soit fixe au plafond ou mobile, ou d’un climatiseur se révèle souvent la solution la plus immédiate. Évidemment, ces appareils augmentent la consommation électrique… mais offrent un soulagement rapide.
Le ventilateur va créer un courant d’air qui va donner une sensation d’air plus frais, avec une consommation électrique limitée. Une fois arrêté, l’effet du ventilateur disparait.
Le climatiseur, lui, va réellement diminuer la température du logement. Ses effets sont plus durables, mais ce type d’appareil a une consommation électrique supérieure.

Protection des vitrages
Protéger ses fenêtres est essentiel, particulièrement celles exposées sud et ouest. On privilégie les protections extérieures (aux protections intérieures comme les rideaux) qui évitent aux calories du soleil d’entrer dans le logement.
- Les stores pare-soleil, particulièrement sur les fenêtres de toit, les volets roulants ou battants, les auvents et les brise-soleil orientables (BSO) limitent fortement le rayonnement solaire.
- Les films anti-UV appliqués sur les vitres constituent une autre option, efficace lorsque l’ajout de volets est impossible.
On peut aussi penser à réaliser une ou des plantations d’arbres ou de plantes grimpantes, stratégiquement placées, pour apporter une protection solaire naturelle. En outre, la végétation participe à maintenir une température agréable grâce à l’évapotranspiration.

Éco-gestes du quotidien
Adopter certains comportements comporte un double avantage – gagnant en confort et réunions d’énergie :
- Fermer volets et autres protections solaires, et portes intérieures en journée ;
- Aérer largement la nuit, quand les températures baissent ;
- Limiter l’usage des appareils produisant de la chaleur (four, plaques de cuisson, sèche-linge…) en journée ; plus largement, parce que chaque watt consommé produit de la chaleur, éteignez les veilles comme les boxs internet, sources de chaleur (et de consommation) conséquentes
- Végétaliser son environnement pour utiliser l’effet brumisateur naturel des plantes.
Ces mesures peuvent abaisser de manière notable la température intérieure, tout en allégeant les factures.
Comment améliorer le confort d’été de sa maison ou appartement ?
Pour un vrai confort estival pérenne et réduire durablement la dépense énergétique, l’investissement dans des travaux de rénovation est incontournable.
Isolation et chaleur d’été
Renforcer l’isolation du logement – toiture, murs, plancher et fenêtres – permet de limiter le transfert de chaleur en été :
- Combles et toiture : isoler en sous-face, changer les tuiles ou ajouter des tuiles chatières favorisent la protection thermique et la ventilation naturelle des combles.
- Murs : l’isolation des murs par l’intérieur (ITI) convient aux maisons anciennes, tandis que l’isolation par l’extérieur (ITE) limite les ponts thermiques et conserve l’espace intérieur.
- Vitrages : choisir du double-vitrage ou du triple-vitrage, et des vitrages anti-solaires contribue à filtrer le rayonnement, sans obscurcir l’habitat.
Confort d’été et fenêtres
Fenêtres : préférer des menuiseries modernes et performantes avec de bon coefficients d’isolation. Choisir des modèles ayant le mode oscillo-battant (pour aérer sans risquer de se faire cambrioler).

Gardez en tête, rappelle l’Anah, que ce sont les fenêtres qui apportent le plus de chaleur en été, devant le toit.
Ventilation et climatisation écologique
Une ventilation mécanique contrôlée (VMC), simple ou double flux, améliore le renouvellement de l’air, limite la chaleur stagnante et filtre les polluants intérieurs.
En complément, une pompe à chaleur air-air réversible offre un double service : chauffage en hiver, rafraîchissement en été, avec une empreinte énergétique moindre qu’une climatisation classique.
Aides financières pour un meilleur confort thermique d’été
Heureusement, ces investissements sont soutenus par plusieurs dispositifs :
- MaPrimeRénov’
- Certificats d’économies d’énergie (CEE)
- Éco‑prêt à taux zéro
Ces aides sont accessibles pour la métropole et les territoires d’outre-mer.
Anticiper dès la construction : penser l’habitat face au climat
Le confort d’été peut et doit être anticipé dès la conception du logement, pour réduire coûts et complexités futurs.
- Orientation du bâtiment : les baies vitrées au sud nécessitent une protection solaire renforcée – auvents, stores ou vitrages techniques .
- Couleurs réfléchissantes : une toiture claire renvoie mieux la chaleur.
- Agencement intelligent :
- chambres orientées à l’est, à l’ombre l’après-midi ;
- pièces tampons (buanderie, cellier) au nord pour créer des zones naturellement plus fraîches.
Ces stratégies architecturales permettent de minimiser les besoins en climatisation active et contribuent à assurer un confort passif toute l’année.
Bilan : la chaleur comme moteur de transformation
Même si le confort hivernal a longtemps dominé les projets de rénovation, la chaleur estivale impose une nouvelle approche systémique. À court terme, les éco-gestes et dispositifs simples offrent un confort immédiat. À long terme, isolation (des murs, du toit, du plancher, et des portes et fenêtres), ventilation et chaleur réversible redessinent l’habitat en profondeur tout en valorisant le bâtit (la rénovation est aussi un investissement).
Bref, le confort d’été est désormais une problématique centrale pour les logements et bureaux : se prémunir des chaleurs, ce n’est pas seulement anticiper des épisodes extrêmes, c’est garantir une qualité de vie tout au long de l’année et réaliser des économies d’énergie.